Sons And Daughters: Une ambiance forte baptisée Mirror Mirror.

Publié le par LA GIG BOX

Ils en arrivent à leur quatrième album, déjà. Le groupe écossais Sons And Daughters est formé depuis 2003, autour d’Adele Bethel qui est à l’origine du projet. Au début trio, devenu quatuor au fil du commencement, le groupe se fait relativement discret. Il signe chez Domino Records un an plus tard, en 2004, et on connaît la suite: ils produisent ensemble les quatre albums qu’ils ont à présent à leur actif.

 

Mirror Mirror, le dernier en date, est tout juste sortit le 13 juin. Une sortie peu remarquée, une fois de plus: c’est qu’à côté des Arctic Monkeys au Grand Journal, des Arctic Monkeys à l’Album De La Semaine, des Arctic Monkeys à la Cigale, et des Anna Calvi, Wild Beasts, Austra par ci par là, les grosses actualités Domino ont rendu la province de Glasgow plus discrète. Mais il n’est jamais trop tard pour s’y intéresser, car ça en vaut la peine.

 

 


 

Le morceau Silver Spell avive l’écoute. On rencontre une malveillance dans l’incantation portée par une instrumentale, assez minimaliste et noise pop. Dans la simplicité le groupe monte une composition percutante et très musicale. Intelligemment mené. 

 

Univers singulier, détails vocaux, instrumentales davantage composées comme ambiances, rythmes calmes et effrénés à la fois, l’album ne remet en doute ni la maturité de la musique des Sons And Daughtersni l’établissement d’une identité forte. Qui me fait beaucoup penser à Frustration. Il y a aussi un côté Crass, le punk en moins. Du Crass revisité noise ou dark pop, quelque part.

 

A la fois surprenants et prévisibles, les morceaux sont inégaux mais renferment tous quelque chose de particulier. Une harmonie vocale spéciale, un rythme hypnotisant, une voix étrangement posée sur l’instru. Le milieu de l’album reste moins fort que les premiers et derniers morceaux, au fur et à mesure des écoutes. On perd un peu le fil, ça s’essouffle un peu. On ne retrouve pas autant d’impact que sur le début, et sur la fin. Et cette fin...

 

L’album se termine sur une pluie. Une pluie de quoi? Une pluie, de la pluie. Le décor se consolide. Il fait froid, mouillé, noir, mais l’ambiance est douce, feutrée... Comme tout au long de l’album. Puis l’instru s’emballe, la voie féminine avec, emportée par la masculine. Ce morceau The Beach est fantastique.

Adele chante, accompagnée de Scott. Les voix sont intéressantes ensemble. Diction punkesque pour le masculin, douce et bienveillante, parfois électrisante, pour le féminin.

 

Cet album est assez beau, et surtout intéressant car intelligemment composé. Les morceaux, malgré leur inégalité assez légère, sont particuliers. Et il est toujours agréable d’écouter des artistes ayant une identité forte. J’apprécie cet album pour ce qu’il représente et ce qu’il offre dans sa continuité, car non, il n’est pas une simple suite aléatoire de morceaux. Il est bon d’écouter des ambiances, et Mirror Mirror en offre une belle.

 

 

Annelise Keestra.

 

 

 

Adele-SD.jpgScott SDSD 

Publié dans Critiques

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